Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

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winlog
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Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par winlog » 13 août 2009 15:

Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue
DU BON USAGE DES DETECTEURS DE METAUX
Le détecteur de métaux au service de l'archéologie
par André Schoellen
Archéologue employé à l’administration des Ponts et Chaussées du Grand-Duché de Luxembourg
Notes préliminaires de l'auteur
A l'origine, l'article intitulé "Du bon usage des détecteurs de métaux" a été conçu comme réponse à un article sur les détecteurs de métaux paru en 1984 dans la revue Archéologia. L'article en question est resté longtemps à l'état de brouillon. Plus tard, je l'ai complété et remanié plusieurs fois avant de l'envoyer en 1996 à deux revues d'archéologie francophones, dont l'une à très grand tirage, en vue d'une publication éventuelle. Les deux éditeurs l'ont qualifié d'intéressant, mais ni l'un, ni l'autre ont voulu toucher à un sujet aussi épineux mettant éventuellement en cause la responsabilité d'archéologues de réputation internationale. Le Worid Wide Web étant un outil de communication démocratique par excellence, j'en ai profité pour y soumettre mon article à l'avis de toutes les personnes concernées ou intéressées (archéologues professionnels et amateurs, collectionneurs, juristes ... ).
Ma communication vise en premier lieu les archéologues professionnels pour enrayer les préjugés que certains d'entre eux ne cessent de clamer à l'encontre de ces appareils et leurs utilisateurs privés. Il a également comme but de faire découvrir aux archéologues les avantages qu'ils pourraient tirer de ce fantastique outil de travail qu'est le détecteur de métaux. Il est absolument faux de croire que je défends les intérêts de magasins de détection ou de maisons d'édition de revues de détection. Bien au contraire, je réprouve leur comportement hypocrite et perfide qui vise uniquement à gagner des sous au détriment d'une clientèle souvent bien naïve qu'ils envoient piller les sites historiques. Il est honteux que certains d'entre eux se réclament même défenseurs du patrimoine historique.
Le problème des détecteurs de métaux me tient très à cœur puisque, avant de choisir le métier d'archéologue que j'exerce depuis 1990, j'ai pratiqué la prospection archéologique et la détection au moyen de détecteurs de métaux en très étroite collaboration avec le Musée de l'Etat de Luxembourg (aujourd'hui: Musée National d'Histoire et d'Art). L'article ci-joint est le fruit de plus de vingt-cinq années de prospections sur le terrain dont vingt avec divers détecteurs de métaux. Je ne connais donc pas seulement les menaces pour le patrimoine Archéologique émanant de ces appareils mais également les précieux services qu’ils peuvent rendre à l'archéologie.
Grâce à mon initiative personnelle, le service archéologique du Musée National d'Histoire et d'Art de Luxembourg a fini par s'équiper de détecteurs de métaux et en utiliser systématiquement sur ses chantiers de fouilles dès le milieu des années 80. L'utilité du détecteur de métaux dans les fouilles archéologiques scientifiques est généralement reconnue au Grand-Duché de Luxembourg.
Par ailleurs, les collections bien gérées de certains chercheurs du week-end utilisant des détecteurs de métaux constituent un précieux réservoir d'informations dont aucun archéologue sérieux ne peut et ne doit se passer. L'expérience luxembourgeoise a montré que rien ne vaut un bon encadrement des chercheurs du week-end afin de tirer un maximum d'informations scientifiques des données recueillies sur le terrain par ces gens.
Toute critique, question, suggestion ou remarque est la bienvenue.
André Schoellen

Le détecteur dans les mains des particuliers
Le problème des détecteurs de métaux est toujours d'actualité en France, puisque plusieurs revues spécialisées dans la détection incitent plus ou moins ouvertement les gens à fréquenter les gisements archéologiques et à piller nos "trésors de l'histoire". La présente communication renoue avec un article de Catherine Gosselin et de Henri Gaillard de Sémainville paru en 1984 dans ARCHEOLOGIA (note 1) qui évoque les dangers des détecteurs de métaux pour le patrimoine archéologique français et européen. De nombreux aspects relatifs à l'usage des détecteurs de métaux y ont été si bien présentés qu'il paraît à première vue inutile de rajouter quelque chose. Seules les solutions proposées pour combattre ce fléau méritent, à mon avis, d'être revues et nuancées. Si j'ai bien interprété la pensée des auteurs, il s'agit d'interdire l'usage du détecteur de métaux à toute recherche archéologique effectuée par des particuliers. On doit se poser la question s'il n'est pas plus réaliste et plus bénéfique pour notre patrimoine archéologique de réglementer l'usage du détecteur de métaux en suivant la recommandation du Conseil de l'Europe n° 921 de 1981 plutôt que de l'interdire tout bêtement. Tout comme la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis dans les années 30 a engendré la contrebande et la confection clandestine de boissons alcoolisées, l'interdiction des détecteurs de métaux pousserait automatiquement les quelques 60000 adeptes de la détection en France (et ailleurs) dans la clandestinité avec ce que cela impliquerait comme pillages. Même les amateurs de la "poêle-à-frire" qui auparavant auraient normalement déclaré leurs découvertes aux autorités compétentes, n'oseraient plus le faire par peur de se voir traduits en justice ou de se voir dépossédés du fruit de leurs recherches sans indemnité aucune. On imagine la perte énorme pour le patrimoine archéologique qu'on a voulu ainsi protéger !
Lorsqu'on ne peut pas enrayer un fléau, il faut chercher à le contrôler et même, pourquoi pas, à en tirer bénéfice. Le nombre élevé d'usagers de détecteurs constitue un potentiel énorme de collaborateurs bénévoles pour les autorités archéologiques nationales ou régionales : il faut chercher à les connaître, à les regrouper, à leur donner une formation et à garder un contact étroit avec eux. La solution la plus facile est de les faire joindre une association d'histoire ou d'archéologie, telle que l'ont proposé Gosselin et Gaillard de Sémainville. Pour revenir à leur proposition, je suis néanmoins d'avis qu'un privé peut à la fois pratiquer l'archéologie dans un cadre légal (participer à des chantiers de fouille dirigés par des archéologues de formation) et pratiquer la détection en privé dans le cadre d'une réglementation dont j'explique le fonctionnement ci-après.
Les responsables des circonscriptions archéologiques devraient délivrer aux chercheurs munis d'un détecteur à leur demande des "permis de chercheur" (note 2). Ce système a été mis en place il y a une douzaine d'années au Grand-Duché de Luxembourg et fonctionne de manière plutôt satisfaisante. La crainte émise par Gosselin/Gaillard de Sémainville que cette mesure aboutira à des "sauf-conduits" de longue durée est injustifiée puisque ces permis sont renouvelables tous les ans et strictement limités dans l'espace (trois sites archéologiques sous labours au maximum).
Les chercheurs au détecteur devront se procurer, outre ce "permis de chercheur", l'autorisation du propriétaire ou du locataire du terrain avant de commencer la détection.
Ils sont tenus à montrer pour examen toutes leurs découvertes aux responsables des services archéologiques (le numismate est évidemment le plus sollicité pour effectuer l'identification des pièces qui lui sont soumises). Il va de soi qu'un chercheur qui n'a pas encore déclaré ses découvertes de l'année écoulée n'obtient pas de nouveau permis.
Si les chercheurs au détecteur veulent mettre en vente un objet découvert en prospection ou en détection, ils sont obligés de le signaler aux mêmes autorités qui peuvent faire valoir leur droit de préemption.
Si jamais parmi les objets découverts, il y a une pièce d'un grand intérêt scientifique, les autorités (à Luxembourg : le service archéologique du Musée National d'Histoire et d'Art) peuvent exiger que le chercheur la leur cède contre une indemnisation juste et préalable.

Le permis de chercheur doit être présenté, sur demande, aux policiers, aux gendarmes et aux gardes-forestiers.
En pratique, on peut voir des chercheurs au détecteur munis de leur certificat en train de chercher des objets antiques sur des sites archéologiques sous labours à quelques mètres seulement des archéologues qui procèdent à des fouilles scientifiques J'entends déjà les cris d'indignation de nombreux archéologues !). Ce qui à Luxembourg est considéré conforme à une réglementation généralement acceptée est considéré comme illégal en France comme le prouve l'exemple de M. Collot, l'inventeur de cinq statuettes en bronze gallo-romaines dans un champ labouré à Mâlain (note 3) a dû les remettre aux autorités sans avoir reçu la moindre récompense. Selon le même article, M. Collot a été abusé parla publicité mensongère faite autour de l'appareil par telle maison de vente et "se crut autorisé à prospecter le site de Mediolanum avec le détecteur de mines qu'il venait d'acheter". A ce propos, je suis malheureusement obligé de constater que la revue ARCHEOLOGIA a publié de ces " publicités mensongères" en 1976 et, à la réprobation de beaucoup d'archéologues, encore en 1990 (!). Le fait que M. Collot fut dépossédé de sa découverte sans même avoir reçu la moindre indemnisation ou récompense pour son geste civique me semble être une mesure peu appropriée : des gens ayant fait une découverte similaire avec ou sans détecteur renonceraient dorénavant à informer les autorités.
En ce lieu, je voudrais relever une phrase d'un petit article sur une découverte spectaculaire paru dans ARCHÉOLOGIA (note 4) Celui-ci est en contradiction avec la notion très discutable de hasard interprétée par Mme Gosselin et M. Gaillard de Sémainville : Ainsi, selon l'article en question, le "fabuleux trésor d'argenterie romaine" découvert près de Béziers par deux chercheurs amateurs, Mme Paule Combes et M. Gilbert Fédière, lors d'une "prospection de routine" appartient par moitié à Mme Combes et pour l'autre moitié au propriétaire du terrain. - Or dans l'article de Gaillard de Sémainville/Gosselin (note 1) est écrit: "Si ces dispositions (Code civil, art. 716) s'appliquent pleinement lorsqu'un agriculteur qui, en retournant son champ, découvre un lot de monnaies, elles ne peuvent en revanche s'appliquer à un prospecteur." La contradiction de ces lignes est évidente: en suivant l'argumentation de Gosselin/Gaillard de Sémainville, Mme Combes n'aurait pas pu faire don de "sa moitié" à l'État parce qu'elle n'y avait aucun droit. Selon eux, la découverte n'était pas le pur effet du hasard, mais le résultat de recherches intentionnelles.
A mon avis tout à fait personnel, le chercheur du week-end ou le prospecteur privé (dans l'exemple cité: Mme Combes) ayant découvert un trésor devrait avoir droit à " sa moitié", puisque la détection d'un objet (trésor) ou d'une structure relève toujours du facteur qu'on appelle le "hasard".

La formation des chercheurs du week-end
La distribution de permis de chercheur, à mon avis, est insuffisante. Il faudrait que les gens qui demandent une autorisation aux autorités archéologiques aient des notions élémentaires des objets anciens (protohistoriques, romains, médiévaux et modernes) qu'ils peuvent découvrir en prospection ou en détection. Une solution consiste à organiser régulièrement des séminaires d'archéologie obligatoires pour tous les candidats à un permis de chercheur. Ces séminaires devraient faire le tour d'horizon des différentes époques et apprendre aux gens comment gérer correctement les sites et les objets découverts (lecture d'une carte topographique, nettoyage et conservation, marquage, inventaire ... ). En effet, il n'y a rien de plus frustrant pour un archéologue que de voir des objets dans une collection privée dépourvus d'indications de leur provenance! Cette proposition de séminaires obligatoires, sanctionnés éventuellement par un examen, constitue évidemment du travail supplémentaire pour les archéologues professionnels, trop souvent débordés par les nombreuses fouilles de sauvetage auxquelles ils doivent faire face. Mais à mon avis, le jeu en vaut la chandelle.
D'autres solutions pour assurer une formation élémentaire des privés, amateurs d'archéologie ou de détection, consiste d'une part à les faire joindre l'une des nombreuses associations d'histoire ou d'archéologie locales et régionales (= proposition Gosselin/Gaillard de Sémainville) et de l'autre, à les faire participer à des fouilles archéologiques dirigées par des archéologues de formation. Les chercheurs privés ainsi formés constitueraient un réseau non négligeable de collaborateurs et d'informateurs pour les autorités archéologiques. Grâce à leurs prospections, de nombreux vestiges peuvent être sauvés et documentés, qui autrement auraient été irrémédiablement détruits par les techniques agricoles modernes (machines cassant les mottes de terre et artefacts anciens en petits morceaux, engrais chimiques à base de chlore, culture du maïs favorisant l'érosion, etc.).
Il faut distinguer deux types d'utilisateurs de détecteurs de métaux: les uns, attirés par le goût de l'objet ou le plaisir de la détection, visitent uniquement des sites archéologiques (labourés) connus. Les autres, intéressés davantage par l'aspect scientifique de la recherche, effectuent des prospections pédestres systématiques (sans détecteur) en vue de découvrir des sites archéologiques inédits. Seulement après avoir dûment signalé les nouveaux gisements aux responsables des services archéologiques, ils y effectuent, avec leur accord et celui des propriétaires du terrain, des détections en surface (couche arable) avec leurs détecteurs de métaux.
Par le passé, les signalements désintéressés des uns et des autres ont contribué à élargir nos connaissances sur le passé et à sauver de la destruction irrémédiable de nombreux vestiges archéologiques importants.

La répression des clandestins irréductibles et récidivistes
Ils existent et ils existeront toujours ces clandestins récidivistes qui, équipés de détecteurs, pelles et autres outils, arrachent en toute illégalité des objets antiques de la terre de préférence sur des sites archéologiques bien cachés par la végétation des forêts et des taillis (châteaux-forts, camps retranchés protohistoriques, villas ... ). Jusqu'à présent, les poursuites judiciaires contre des fouilleurs clandestins sont restées l'exception. Certains archéologues réclament des lois plus strictes. Or les lois existantes concernant la protection du patrimoine sont suffisamment strictes, du moins au Grand-Duché de Luxembourg (note 5). Il suffit simplement de les faire appliquer avec beaucoup plus de rigueur : des clandestins pris sur le fait sur des chantiers de fouille officiels et/ou en forêt (où les couches archéologiques ne sont couvertes que par une mince couche de feuilles), devraient être condamnés à titre exemplaire à des peines très élevées.

Les antiquaires, receleurs d'objets antiques?
Il est notoire que de nombreux clandestins vendent le produit de leurs "recherches" à des antiquaires, à des boutiques d' oeuvres d'art, ou, comme cela se produit de plus en plus fréquemment, passent leurs annonces par le Minitel ou par Internet. Il ne s'agit donc pas de faire uniquement la chasse aux clandestins équipés de détecteurs de métaux, mais il faut également punir les receleurs. Le terme receleur est parfaitement justifié dans la mesure où les objets découverts au cours de fouilles clandestines (l'action de creuser un trou dans la terre, aussi petit qu'il soit, afin de retirer un objet enfoui est considéré comme fouille clandestine) sont le fruit d'un délit! La véritable provenance des objets antiques mis en vente est souvent difficile à établir puisque les clandestins indiquent une fausse provenance (soit pour brouiller les pistes, soit pour pouvoir réclamer un prix plus élevé) et les antiquaires (ou revendeurs), de bonne ou de mauvaise foi, déclarent ignorer leur origine exacte. La réalité est qu'une grande partie des objets antiques mis en vente chez les antiquaires proviennent de fouilles clandestines en Europe, en Asie, en Afrique du Nord et en Amérique du Sud. C'est donc au niveau de l'achat et de la vente d'objets antiques qu'il faudrait également renforcer la législation, mais ceci dépasserait le cadre de ma communication.
La revue ARCHEOLOGIA devra d'ailleurs assumer sa part de responsabilité dans la propagation de la "chasse aux trésors" en France puisque d'une part, elle a publié des annonces de magasins vendant du matériel de détection en 1976 et en 1990, et d'autre part, elle continue à publier des annonces du genre "Collectionneur vends objets d'art antiques...", "vente publique ... préhistoire et archéologie..." ou "3615 code COLL: Pour acheter, vendre, échanger entre collectionneurs", favorisant ainsi le trafic d'objets archéologiques en provenance de fouilles illicites.

Le détecteur de métaux, un outil indispensable, en archéologie
Pour beaucoup d'archéologues, le détecteur de métaux est un outil diabolique et un instrument de fouilleur clandestin. Pour ces raisons, ils refusent obstinément d'en utiliser sur leurs propres chantiers de fouille. Un autre argument contre le détecteur sur des chantiers de fouille évoqué par les détracteurs des détecteurs est que, dans une fouille archéologique sérieuse, on ne rate pour ainsi dire pas d'objet ou encore, que la quantité d'objets recueillis ne change rien au résultat scientifique. Ces deux derniers arguments sont justes et faux à la fois : en théorie, on ne devrait rien rater, mais la pratique montre que dans une fouille pourtant sérieuse, jusqu'à 90 % du mobilier métallique peut partir aux déblais si les conditions de fouille sont défavorables : une terre noire, charbonneuse ou organique par exemple risque de masquer surtout le petit et très petit mobilier. Des fouilleurs non qualifiés ou peu expérimentés (manœuvres d'entreprises de construction, élèves, chômeurs... ) auxquels les archéologues sont souvent obligés d'avoir recours sont un autre facteur de pertes considérables. L'argument souvent évoqué que la quantité d'objets récoltés ne change rien aux conclusions peut être vrai par exemple pour une couche de destruction d'une villa gallo-romaine où il est de peu d'importance si on trouve cent pièces de monnaies ou mille. Mais rater sur un site médiéval le seul denier susceptible de dater convenablement un contexte carolingien et par là toute une typologie de céramique encore mal datée serait une perte incommensurable pour la science. Même si la quantité d'objets ne change pas beaucoup à l'interprétation d'une fouille archéologique, elle la rend certes plus fiable et plus sûre.
Les applications du détecteur de métaux dans une fouille archéologique susceptible de livrer du mobilier métallique sont nombreuses et ne se limitent pas uniquement aux fouilles de sauvetage ou à la récupération intégrale d'un trésor dispersé (cf. M. Gaillard de Sémainville) :
Avant la fouille proprement dite, en prospection donc, le détecteur permet de localiser précisément des habitats en bois ou en pierres grâce aux concentrations de clous antiques et d'autre mobilier métallique. Dans les eaux d'un cours d'eau, il permet de localiser l'emplacement d'un pont ou d'un gué antique grâce aux offrandes offertes aux divinités fluviales. On parvient même à localiser des foyers anciens ou des fourneaux avec un détecteur de métaux approprié. Ainsi, le détecteur peut contribuer à une première évaluation d'un site.
En fouille, il sert notamment au contrôle préventif des couches archéologiques à fouiller. Il est évident qu'en présence d'un signal délivré par le détecteur, l'archéologue ne doit pas arracher l'objet de son contexte stratigraphique !
L'appareil sert également au contrôle des déblais se trouvant encore dans le carré de fouille avant leur évacuation sur la décharge.
A titre préventif, il est vivement recommandé de passer au détecteur tous les carrés de fouille avant de quitter le chantier, afin, en cas de signal positif, de pouvoir soustraire l'objet enterré in situ par un camouflage habile ou un prélèvement en bonne et due forme aux clandestins qui pillent les sites en cours de fouille. De même, il convient d'utiliser le détecteur à la fin de toute campagne de fouilles, surtout aux endroits jugés peu prometteurs ou sans traces apparentes de remaniements anthropiques ! Nombreuses et surtout spectaculaires sont les découvertes effectuées sur des sites définitivement abandonnés par les archéologues (Trésor de 2528 aurei à Trèves en 1993) !
L'usage généralisé de détecteurs de métaux sur les chantiers archéologiques luxembourgeois au cours de la dernière décennie a permis d'éviter la perte de milliers de petits objets métalliques qui seraient partis aux déblais et a contribué à enrichir ainsi les collections du Musée national d'histoire et d'art de quelques pièces prestigieuses. Le détecteur est un outil qui ne doit pas faire défaut dans l'équipement standard de l'archéologue professionnel tout comme la truelle, le niveau ou la planche à dessin. Le refus de l'archéologue de formation d'utiliser le détecteur de métaux en fouille est un acte d'irresponsabilité professionnelle et revient au même si un médecin-interniste refuse d'utiliser les appareils de diagnostique sophistiqués modernes pour détecter les maladies de ses patients.

Conclusions
En guise de conclusion, il paraît indispensable d'appliquer une réglementation souple, peu contraignante, en matière de l'utilisation des détecteurs de métaux par des particuliers. Grâce à leurs signalements, les adeptes de la "poêle-à-frire" peuvent contribuer dans une large mesure à la promotion de l'histoire et de l'archéologie. Aucun service archéologique de l'Etat ne pourrait plus répondre convenablement à son devoir légal sans l'aide des milliers d'amis de l'archéologie, de collectionneurs, de “prospecteurs ” et d'utilisateurs de détecteurs de métaux, qui d'ailleurs souvent sont les mêmes. Au lieu de refuser leur apport, comme le préconisent certains archéologues rigoristes (note 6), il faut que les archéologues aillent à la rencontre des chercheurs du week-end en favorisant le dialogue et la confiance mutuelle. Il faut que les archéologues apprennent enfin à les considérer comme des partenaires responsables et non comme des criminels.
Même si une réglementation telle que je viens de la proposer est loin de faire l'unanimité parmi les archéologues, ceux-ci devraient au moins reconnaître l'utilité des détecteurs de métaux dans la recherche archéologique et en faire systématiquement usage sur leurs propres chantiers de fouilles !
A.S.

henri.pelle
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Re: Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par henri.pelle » 13 août 2009 17:

message reçu 5 sur 5, bravo

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LE.JAG
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Re: Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par LE.JAG » 13 août 2009 17:

Il est bien ce gars la :D si il se présente je vote pour lui :lol: :lol:
vive l'Europe :lol: :lol:

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christophe
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Re: Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par christophe » 13 août 2009 18:

bonsoir... j"ai copier j'ai coller j'ai imprimer et j'ai tout lu. ALORS LA JE DIS BRAVO je vote pour . finement raisonner. je signe demain
amicalement

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Régis NAJAC
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Re: Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par Régis NAJAC » 13 août 2009 19:

Certes, ça a l'avantage d'avoir été dit, mais quelques bémols me gênent pas mal...
...inerdire la détection en forêt par ex...si c'est pour se taper uniquement les labours, je rembale!
...Mais bon cela mérite relecture et réponse un peu plus longue, et ce soir, j'ai la fatigue et l'oreiller qui m'appelle.
Merci Winlog, c'est bien de relancer le dabat.
Arouar
R

Vinc
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Re: Détecteurs et Archéologie : Parole d'archéologue

Message par Vinc » 13 août 2009 21:

'lut depuis le temps que j'ai pas posté ici :oops:
ce type est membre de l'aprout, les c*** qui nous emmerdent en ce moment ! Le texte doit dater ou alors j'y comprends plus rien.

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