Tous ceux qui ont connu cette époque en Allemagne, se souviennent que nous étions tenus de circuler en ville et en foret
avec notre char pour y effectuer librement toutes sortes de déplacements, de jour comme de nuit. Plus on affichait d' heures de pilotage, plus on avait de permissions de nuit. Vous vous rappellerez aussi certainement des chars moyens "Sherman ". Ils étaient peu appréciés des équipages qui le trouvaient faiblement blindé et surtout trop haut pour être facilement camouflé . Ce char trop
vaste, était pourtant recherché en temps de paix . Pendant la Guerre Froide. Devinez pourquoi !
Ensuite ce fut le PATTON de 60 tonnes qui fut la vedette ! A l'intérieur, une vraie suite 4 étoiles ! Un soir nous nous sommes rendus à LAHR-Schlussel, en boite de nuit à deux chars et seulement 4 hommes d'équipage en tout. Retour à 3 heures du matin, avec 8 filles à bord . Soudain, alors je pilotais le char de queue dans une ambiance suave, le char de tête fait un tout droit et percute une maison pour finir dans le séjour. J'arrive à freiner, sirène hurlante, et je me gare dans un nuage de poussière. Pas de blessés dans la maison (!) Mais alors, la tête des Teutons !(j'ai longtemps gardé la coupure de journal)
10 minutes plus tard, arrive le SAMU, la Feldgendarmerie, les "casques à pointe" Panzer de dépannage et Gendarmerie Nationale. Gross Gross KK en vue ?
Pas du tout. Mon copain (actuellement artisan peintre à Nice) fait marche arrière ce qui entraine la chute complète du toit de la maison, et du plancher haut. Une fois la poussière et les gravats retombés, les constatations faites, nous sommes rentrons à la caserne.
Le lendemain après l'appel au drapeau, nous avons été tous deux convoqués par le Pitaine.
"Ordre de mission, vous êtes tous les deux volontaires pour aller relever la Garde au camp Napoléon sur le Mur de Berlin. Embarquement des chars dans 12 heures à la gare, rompez"
1 Motif : Les pilotes "Chapiliou et XX" ont permis à des
civils allemands de pénétrer (sic) dans leur char de combat sans autorisation..."
Pfui !!!!
Face à nous les VOPOS, les chars Russes mais aussi, bien vite, les romantiques Berlinoises !
C'était foldingue, c'était le bon temps !
