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par didier » 18 mai 2009 09:
Je me fais violence pour pas être vulgaire suite à l'article du monsieur aux cheveus blancs inventeur de sa daube brouillatrice qui marchera jamais..Non seulement les détectoristes se font insulter mais en plus il veut tuer les détecteurs...Il veut jouer au plus malin en electronique....Il a perdu d'avance le pauvre:il a passé sa vie à ré-inventer un brouilleur et encore il a fallu que des ingé lui viennent en aide à ce pauvre hére...Bon allez je m'en vais détecter.
Brouilleur de détecteur, histoire d’une invention
- Maurice Ferrand
Amis de lXXXXXX, je me sens très honoré d'être accueilli parmi vous. Pourtant, dans les années soixante, étant un bricoleur invétéré, j'ai construit un "détecteur de trésors" d'après un plan trouvé dans la revue "Système D". L'engin était assez fruste mais fonctionnait très bien, avec 'une bonne sensibilité. Il faut préciser qu'étant réparateur de radiotélévision, l'électronique ne me causait aucun problème et j'étais très fier de mon bricolage.
La honte rouge, me direz-vous ? A cette époque, j'étais à des années-lumière du monde de l'archéologie; les pirates ne faisaient pas parler d'eux et après avoir déterré quelques capsules de yaourt et autant de maillons de grosse chaîne en fer autour de ma maison, j'ai rangé la merveille de technologie dans un coin et passé à une autre réalisation, probablement aussi futile ...
Néanmoins, parmi les nombreux crimes qui devraient alourdir ma conscience, je dois confesser m'être rendu, en famille et armé de mon détecteur, sur un oppidum des Cévennes gardoises dont le nom de "Ville de Mus" avait fait rêver le gamin que je fus jadis. Comme je manquais totalement de technique, je n'ai rien détecté du tout; j'aurais été bien en peine d'exhumer quoi que ce fût, d'ailleurs, n'ayant pas même songé à emporter le moindre outil! Alors, comme il y a prescription, j'espère en votre absolution ...
Beaucoup plus tard, au début des années quatre vingt, à l'occasion de la création d'une société d'archéologie â Privas (Ardèche), à proximité de mon domicile, j'ai approché ce monde mystérieux de l'Archéologie Institutionnelle. J'y ai trouvé des gens ouverts, amicaux, prêts à aider et à former quiconque leur apportait les plus minimes informations en échange. Pendant de nombreuses années, tout en continuant à réparer les appareils' électroniques domestiques, l'archéologie devint mon hobby, puis comme tant d'autres bénévoles qui se sont pris au jeu, cela devint une occupation professionnelle reconnue et rémunérée.
Et que ce soit sur les chantiers de fouilles d'Alba-la Romaine (Ardèche), ou sur les chantiers d'archéologie préventive sur le tracé du TGV dans la vallée du Rhône, ou même sur l'oppidum de la "Ville de Mus", chère à mon cœur, où j'ai été chargé par le C.N.R.S. d'effectuer des relevés de vestiges et la topographie du site, j'ai eu maintes et maintes occasions de pester contre les sales abrutis qui venaient saloper le travail presque sous notre nez !
Dans lé cas de l'oppidum, vous me ferez remarquer que c'est l'effet de la justice immanente, soit! Mais comme précisément je connais les. mécanismes des détecteurs et que l'électronique reste ma spécialité, l'idée a tout naturellement germé dans mon esprit de chercher une parade efficace contre ces engins redoutables.
Le plus difficile a été de trouver un dispositif capable d'identifier à coup sûr les signaux électromagnétiques émis par ces engins parmi le bruit de fond, d'une incroyable intensité, dans lequel nous baignons en permanence en quelque lieu que ce soit. Les détecteurs émettent avec des puissances de quelques milliwatts sur des fréquences très basses, n'ayant rien de commun avec les ondes radio, des signaux magnétiques qui ne peuvent pas être captés par des antennes classiques. Il s'agit là d'un domaine ayant visiblement fait l'objet de très peu de recherches, si l'on considère l'ensemble des brevets déposés à l'LN.P.I. depuis plus de vingt ans.
Après des mois et même des années de travaux, ayant trouvé une solution satisfaisante pour les repérer, restait à trouver comment neutraliser les détecteurs. Ma première impulsion fut de construire un dispositif capable de détruire carrément ses circuits; je n'ai pas l'habitude des demi mesures ! La formule est radicale et discrète, "un transistor, ça meurt sans bruit" répétait souvent un de mes formateurs en électronique; et comme les circuits intégrés actuels, équipant les détecteurs, en comportent des dizaines de milliers, je me sens capable d'en tuer plusieurs d'un coup! J'ai donc commencé à fabriquer un prototype, qui fonctionne très bien. Mais j'ai suspendu le projet lorsqu'un spécialiste du droit en matière d'archéologie m'a expliqué que l'objet déclencherait immanquablement des litiges si un pirate, victime de mon "tueur", déposait plainte en expliquant qu'il était venu simplement rechercher la bague que sa fiancée avait perdu trois jours avant!..
Changeant mon fusil d'épaule, j'ai donc trouvé une autre solution, non destructrice mais bien fâcheuse pour les blaireaux, qui consiste à perturber les détecteurs au point de les rendre inopérants dans la zone protégée. Ce n'est pas difficile du tout, même d'autant plus facile que le détecteur est sensible et sophistiqué (encore un effet de la justice immanente) et à l'heure actuelle aucune parade n'a pu être trouvée.
Car au bout de quelques années de recherches, atteignant mes limites intellectuelles autant que matérielles, j'ai eu le bonheur de pouvoir associer à mes travaux l'école d'ingénieurs ESISAR, de Valence (Drôme), en la personne de mon ami Sylvain Grosjean qui y enseigne l'électronique analogique. Comme il a l'habitude, avec ses élèves, de travailler à la mise au point de projets industriels concrets utilisant des technologies très pointues, mon invention a fait un grand bond en avant dés qu'il m'a relayé. Essentiellement dans la facilité de mise en place et d'exploitation du dispositif par des personnes sans expérience préalable, ma réalisation personnelle péchant un peu trop de ce coté-là.
Grâce à un Fond d'Incitation au Transfert de Technologie financé par l'ANVAR, la Région et la CCI de la Drôme, nous avons obtenu une aide substantielle permettant la poursuite des travaux de mise au point et le dépôt d'un brevet protégeant le procédé. A partir de là il devint possible de communiquer sur ce projet, ce qui attira l'attention du Ministère de la Culture, où nous fûmes un jour accueillis à bras ouverts et dotés d'un appréciable viatique avec pour mission de réaliser quelques exemplaires, en version définitive, du dispositif et de le tester en vraie grandeur dans de vrais sites connus pour être visités souvent par de vrais pirates.
Car une inconnue subsiste encore dans notre esprit: comment vont réagir ces braves gens si pleins d'innocence ? Vont-ils partir dégoûtés au bout de quelques minutes, vont-ils chercher le pourquoi de leurs ennuis, vont-ils s'acharner jusqu'à trouver la bestiole et la détruire ? Ces inconnues sont importantes pour nous , car le système, pour être discret, ne peut pas être alimenté par une source extérieure visible, ligne électrique ou autre panneau solaire. Une batterie ou pile s'imposera la plupart du temps. Si la consommation de l'appareil est vraiment dérisoire à l'état de veille, elle devient appréciable lors des phases de brouillage. Donc la durée de vie de la source d'énergie va dépendre du nombre et de la durée des "visites indésirables". A nous alors de calculer sa capacité en fonction de l'expérience acquise, sachant que son volume sera toujours le plus réduit possible pour des raisons de discrétion. Mais suffisant tout de même pour ne pas imposer des contraintes de maintenance trop fréquentes.
A l'heure où j'écris ces lignes, deux sites importants de la région Languedoc-Roussillon sont déjà munis d'un appareil opérationnel et dans les jours prochains (si la météo se montre gentille) d'autres sites en région PA.C.A. et en Rhône-Alpes le seront.
Bien sûr, nous les équipons avec la version la plus élaborée, celle qui sera proposée avec un transfert de données en temps réel par SMS sur les téléphones des personnes impliquées dans la sauvegarde des sites. Il pourra s'agir du conservateur du site, d'un membre de l'HAPPAH, du maire de la commune, des gendarmes, bref de tous les acteurs du drame, y compris éventuellement les conservateurs des Services Régionaux de l'Archéologie, lesquels seront en mesure d'apprécier la pertinence d'équiper tel ou tel site, ou la réactivité des services chargés de réprimer les délits. Et la maintenance du système sera d'autant facile que l'engin, en plus d'alerter en cas d'intrusion d'un pirate (qu'il peut d'ailleurs brouiller ou non, à volonté, pour faciliter les constats de flagrant délit...), signale spontanément que sa batterie va avoir besoin de recharge, ou qu'on a endommagé un élément du dispositif, ou simplement que tout va bien et qu'on peut dormir tranquille! Et comme actuellement on peut télécommander par SMS toutes sortes d'appareils, l'imagination des utilisateurs a un champ d'action illimité devant elle ...
Dès la fin de cette période d'observation et l'invention dûment validée par les autorités compétentes, la fabrication et la mise à disposition des intéressés pourra intervenir. .
Voilà, chers amis de lXXXXXX, les dernières nouvelles du front J'ai l'air présomptueux en affirmant qu'aucune parade au brouilleur n'a pu être encore trouvée. C'est vrai aujourd'hui, mais il ne faut pas désespérer de la nature humaine, certains vont cogiter et peut-être trouver. Et comme "les cons ça ose tout, c'est même à çà qu'on les reconnaît" (dixit Michel Audiart), gageons qu'ils ne pourront s'empêcher de le faire savoir, moyennant finances ou pas (j'ai mon idée là-dessus), à leurs compères braconniers. Et là l'intention délictueuse sera assez difficile à nier, ne pensez-vous pas ? Quand au "tueur silencieux", j'y pense encore ...
Ca doit être dur de détecter avec une tête à l'envers, mais bon il a pris le détecteur uniquement pour dire au public que lui aussi pouvait l'utiliser et que donc ils avaient pas besoin de nous.
).
à tomber.
