cloche avec silhouette et hache

un objet détecté qui vous est inconnu? postez le, la communauté se chargera de retrouver son origine!
lionel 81
Messages :21
Inscription :06 août 2011 16:
Localisation :TARN
cloche avec silhouette et hache

Message par lionel 81 » 27 sept. 2012 15:

Bonjour à tous , pouvez m'aider à identifier cette cloche on apercoit une silhouette avec une hache double.
Merci à tous
P1000070.JPG
P1000070.JPG (148.5Kio)Consulté 2897 fois
P1000069.JPG
P1000069.JPG (156.5Kio)Consulté 2897 fois

patarc
pilier du forum
Messages :1907
Inscription :15 nov. 2009 22:

Re: cloche avec silhouette et hache

Message par patarc » 27 sept. 2012 15:

Salut lionel81!
C'est une Clochette St-Antoine!
Concernant ces clochettes, voir plus bas une doc sur une clochette semblable à la tienne (que j'avais déjà mise d'ailleurs sur un autre post... mais je met à nouveau!)
https://www.loisirs-detections.com/foru ... it=antoine
https://www.loisirs-detections.com/foru ... t=+antoine
https://www.loisirs-detections.com/foru ... t=+antoine

Pas mal de questions encore sur la diffusion de ces clochettes. Si ça ne te dérange pas, peux-tu me donner le département et la commune où elle a été trouvée (en MP si tu préfères). Et encore merci de "faire avancer le dossier" ;)
A+


Clochette_St_Antoine_dessin_medium.jpg
Voici une petite clochette en bronze qui, sans son décor, serait bien anonyme.
Elle mesure 33mm de haut sans son anse de suspension et 43mm au total. Son diamètre est de 43 à 44mm. L’anse de suspension est plate et percée d’un trou ovalaire légèrement oblique.
Le battant a disparu et son système d’attache primitif, qui devrait s’être rompu, a été modifié en entaillant la partie supérieure par deux traits de scie ou de lime, parallèles à l’anse, qui ont entamé le métal jusqu’à le percer. Les deux trous ainsi obtenus permettant alors de passer un lien pour fixer le battant et prolonger ainsi la vie de la clochette.
L’intérêt particulier de cette clochette réside dans son décor. Un filet en relief entoure la jupe à 5mm de son bord inférieur. Il est interrompu par deux motifs diamétralement opposés.
Le motif principal, qui se développe sur 23mm de hauteur, est une représentation de Saint Antoine, à la tête nimbée, reconnaissable par le tau qu’il tient dans sa main gauche, tandis que sa main droite se pose sur un animal, inidentifiable ici, mais qui est traditionnellement un porc. A l’opposé est représenté le tau.
Saint Antoine (251-356), né en moyenne Egypte, a passé une longue partie de sa vie retiré dans le désert. Ses reliques, après avoir été conservées à Constantinople, ont été ramenées en Dauphiné par le seigneur Geilin, au retour de son pèlerinage en Terre Sainte. Déposées dans le village de la Motte-aux-Bois, et objet de vénération, elles ont suscité la création d’une abbaye qui est à l’origine de l’ordre des Antonins. Ce village est aujourd’hui Saint-Antoine-en-Viennois.
Saint Antoine est considéré comme un saint guérisseur de nombreuses maladies, aussi bien pour les hommes que pour les animaux, en particulier les chevaux et les porcs.
Parmi ses attributs, outre le tau, sorte de canne en forme de T, on trouve aussi la clochette et le cochon. A l’origine, cet animal aurait été un sanglier diabolique que le Saint homme aurait domestiqué et qui serait devenu son plus fidèle compagnon…
L’ordre des Antonins s’était donc spécialisé dans l’accueil des malades atteints de maladies contagieuses, tout particulièrement le « feu de Saint Antoine », ou « mal des ardents », sorte d’épilepsie provoquée par l’ergot du seigle.
On trouve quelques unes de ces clochettes dans une zone assez restreinte (extrême Est du Gers, extrême Ouest de la Haute-Garonne), zone dans laquelle l'ordre des Antonins aurait fondé un hospice. Elles auraient été portées par les porcs qui, autrefois, circulaient en liberté, et pouvaient, en automne, aller à la glandée dans les bois, ce droit étant concédé aux paysans par les seigneurs.
La tradition de suspendre ce type de clochette au cou des cochons est donc certainement très ancienne. La clochette, par son tintement, permettait de localiser plus facilement l’animal, mais celui-ci se trouvait aussi sous la protection du saint. Le pouvoir apotropaïque de cet objet devait être reconnu par ses utilisateurs, car il semble que sa fabrication ait perduré jusqu’à une date récente. Les exemplaires connus sont difficiles à dater, mais ne paraissent pas très anciens. On ne sait pas non plus où ils ont été fabriqués, aucun ne portant mention d’une fonderie.
Il semble enfin que ce type de clochette soit particulier à la région 32-Est/31-Ouest : il est en effet inconnu dans la région de Saint-Antoine-de-Viennois.
Tout renseignement éventuel à leur sujet permettrait de faire avancer le dossier.
Ainsi, de modestes objets sont-ils susceptibles de nous apporter des connaissances intéressantes sur le passé. Leur perte matérielle est aussi une perte du savoir : sachons les recueillir et les conserver !

Répondre