de 2 k 300 pour 11,5 cm de diamètre
et deux sols 1792, potable, que j’ai laissé au proprio 
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Bombarde d'Aubusson en bronze avec son
boulet de granit, v. 1480-1500
Cette bombarde-mortier en bronze est la plus importante
connue au monde à la fois par ses dimensions et sa masse
(Calibre : 580 mm, Longueur : 1,95 m, Masse : 3 ,325 t).
L'objet en lui-même…
Fondue à la demande de Pierre d'Aubusson, Grand Maître de
l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de 1476 à
1503, cette bombarde porte sur la volée, au niveau de son
bourrelet, en abrégé, la titulature de son commanditaire,
F. Petrus Daubusson M Hospitalis Iher (F. Pierre d'Aubusson
M. Hospitalier de Jérusalem) et un écu écartelé aux armes de
l'Ordre des Hospitaliers, la croix, et aux armes de la famille
d'Aubusson : d'or, à la croix ancrée de gueules.
Les bombardes-mortiers à tir courbe étaient des armes de place : elles étaient utilisées
pour la défense rapprochée des fossés de remparts ; leur champ utile était de 100 à
200 mètres. Les projectiles utilisés, des boulets en granit, pesaient jusqu'à 260 kg. Les
deux tourillons latéraux permettent de régler l'inclinaison. Ils pouvaient être surélevés
par deux solides pièces de bois, ce qui rendait possible un tir pratiquement vertical.
La plate-bande de la culasse (à l'arrière) et le collet de la bouche (à l'avant) sont
découpés en tenons qui facilitaient la manipulation de cette lourde pièce.
Cette bouche à feu est demeurée à Rhodes après la prise de l'île par les Turcs en
1522, ainsi qu'en témoigne sa pesée gravée en caractères arabes en haut de la
chambre à poudre. Elle a été offerte, en 1862, à Napoléon III par le sultan Abdül-Aziz
ainsi que cinq autres pièces réalisées spécialement pour l'ordre des Hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem.
L'objet nous raconte…
Installés en Palestine jusqu'à la chute du royaume latin de Jérusalem en 1291, les Hospitaliers de Saint-Jean
s'établirent ensuite à Rhodes en 1309 d'où ils surveillaient la route vers la Palestine. A l'issue du troisième siège
de l'île, en 1522, par Soliman le magnifique, les survivants de l'Ordre quittèrent l'île avec les honneurs de la
guerre, laissant leur artillerie sur place. Des témoignages indiquent que la bombarde d'Aubusson se trouvait à
l'origine sur le parapet du mur de la porte de la cité avant d'être déplacée sur les remparts en 1849, sur ordre
du Pacha qui voulait tester la résistance des fortifications.
Le calibre important de la bombarde de Pierre d'Aubusson est une bonne illustration de la tendance au gigantisme
des bouches à feu qui marqua la première moitié du XVe siècle : on recherchait l'efficacité du tir par des
boulets de pierre de masse importante, ce qui se répercutait sur le calibre des bombardes. Vers 1470, la
tendance s'inversa et les calibres diminuèrent : les progrès de la sidérurgie permirent de réaliser des boulets
de fonte de masse volumique plus importante ; ceux-ci remplacèrent progressivement les boulets de pierre.
